Makila : tout savoir sur le bâton traditionnel basque
Le Makila ou Makhila est un bâton de marche de tradition basque, pouvant aussi servir d’arme. Nous vous disons tout sur cet accessoire dans cet article.
Qu’est-ce qu’un Makila ?
Le Makila est probablement originaire de Basse-Navarre et de Soule, à une époque où les anciens Basques se défendaient avec des piques et des lances. Il a ensuite été déclinée en une canne de marche robuste et ergonomique pour le pèlerin ayant parfois besoin de se défendre.
Ce n’est pas un simple bâton de berger mais un objet de valeur, remis à l’adolescent pour marquer son entrée dans l’âge adulte. Il est donc personnel et adapté à la taille de la personne qui le reçoit. C’est aujourd’hui un signe de distinction, d’honneur et d’autorité.
Il a notamment été remis à des Papes (Benoît XV, Pie X et Jean-Paul II), des présidents (Charles de Gaulle, Ronald Reagan…), des maréchaux (Joffre, Foch…) ou encore des rois (Baudoin 1er de Belgique…).
Conception
Le Makhila est un véritable objet d’artisanat composé de différents éléments qui requièrent un véritable savoir-faire pour être fabriqués et assemblés.
Dans quel bois est fait le makila ?
On utilise traditionnellement le néflier, le châtaigner, ou parfois le nerf de boeuf pour la fabrication d’un Makhila.
Composition
Il est composé de plusieurs éléments :
- Le bâton, taillé dans le bois.
- La poignée, gainée de lanières de cuir tressées ou en métal.
- La dragonne, sangle en cuir.
- Le pommeau, en métal façonné au marteau ou en corne.
- Les viroles, bagues de métal qui ferment les extrémités du bâton, en or, argent, laiton ou maillechort.
- A l’intérieur de la poignée, lorsque l’on dévisse le pommeau, se trouve une pointe en acier se terminant par un trèfle qui sert d’arme.
On trouve aussi gravé le nom du propriétaire, un symbole ou un proverbe. Par exemple : Nere bideko laguna (« Mon compagnon de chemin »), Hitza hitz (« Ce qui est dit est dit »).
Fabrication
Le makila est entièrement fabriqué à la main. On commence par travailler le bois sauvage sur pied, deux ou trois ans avant sa coupe. Ainsi, l’artisan pratique des scarifications légères au couteau ou au feu, lorsque l’arbuste a presque atteint sa taille adulte, pour la décoration de fond du bâton. Il poursuit ensuite les dessins en incisant l’écorce de son couteau lorsque la sève monte. Puis l’arbre est coupé et le bâton est mis en séchoir entre dix et vingt ans selon la qualité voulue.
Les viroles en argent, or, laiton ou maillechort sont brasées à la forge et ciselées selon le diamètre du bois. Celle du bas est souvent gravée d’une devise en basque, comporte la signature de l’atelier et l’année de fabrication, ou des symboles comme la croix basque Lauburu.
Où acheter un makila ?
On trouve encore de très anciens ateliers de fabrication en activité. Parmi eux, on distingue l’atelier Ainciart Bergara situé à Larressore dans les Pyrénées-Atlantiques françaises. Il produit des makilas depuis 7 générations. D’autres se trouvent à plusieurs endroits du Pays basque, notamment à Irun et à Bayonne.
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Quel est le prix d’un makila ?
Le makhila est fait à la main et sur mesure et possède une haute valeur symbolique. Pour cette raison, il faut compter au moins 400€ pour s’en procurer un. Selon la qualité des matériaux utilisés (maillechort, argent…), cela peut monter à plus de 600€ voire près de 800€.
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